France : Les femmes rentrent sur la pointe des pieds au Panthéon
[Communiqué de presse de la Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes, Paris, le 21 février 2014] Alors que la consultation en ligne initiée par le président du Centre des Monuments Nationaux Philippe Belaval a pris fin, nous ne pouvons que nous réjouir du choix du Président de la République de faire entrer des femmes au Panthéon.
Cette décision, marque une volonté de mettre en valeur à égalité des hommes et des femmes d’exception. Actuellement, seules deux femmes y reposent pour 73 hommes. Il s’agit de la scientifique Marie Curie, deux fois prix Nobel, et de Sophie Berthelot, pour ne pas être séparée de son mari Marcellin, chimiste et homme politique.
Le 6 septembre, le collectif qui rassemble Osez le féminisme, les Féministes en Mouvement, la Coordination pour le lobby européen des femmes et La Barbe, a présenté à Philippe Belaval une liste de cinq noms de femmes méritant de faire leur entrée en priorité au Panthéon. Il s’agit d’Olympe de Gouges, pionnière du féminisme (1748-1793), Solitude, figure de la résistance des esclaves noirs en Guadeloupe (1772-1802), la révolutionnaire Louise Michel (1830-1905), l’ethnologue et résistante Germaine Tillion (1907-2008) et la philosophe féministe Simone de Beauvoir (1908-1986).
Rendre hommage à des femmes de la Résistance ne doit pas dédouaner les plus hautes autorités de notre pays du devoir de mémoire à l’égard de celles qui les ont précédées. Leurs parcours d’exception au service de la politique, de l’art, de la science, de la philosophie, constitue un modèle pour les générations à venir.
Le chemin est cependant encore long avant que les femmes ne disposent d’une représentation plus équitable dans ce monument emblématique de la République, qu’est le Panthéon.
Nous regrettons que la panthéonisation de deux femmes, premier signe fort de la reconnaissance féminine à poursuivre n’en concerne pas plus. A quelques jours du début d’examen de la loi sur l’égalité entre les femmes et les hommes au Parlement, cela aurait été un signe d’autant plus fort pour la reconnaissance de l’engagement des femmes.