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Belgique : Élections 2014 : Vie Féminine revendique un Ministère des Droits des Femmes !

[Communiqué de presse de Vie féminine, Bruxelles, 28 janvier 2014] Le 25 mai prochain se tiendront les élections régionales, fédérales et européennes : Vie Féminine entre en campagne pour défendre, auprès des candidat-e-s et futur-e-s élu-e-s, 14 priorités pour 2014. Dans le contexte actuel – crise, mesures d’austérité, reculs sociaux, montée du racisme – il s’agit d’une feuille de route précise pour obtenir des changements concrets dans la vie des femmes et défendre notre vision d’une société égalitaire, solidaire et juste. Découvrez ici les 14 priorités.

Depuis un an, Vie Féminine se mobilise autour de la question des droits, grâce au projet itinérant de la Caravelle des Droits des Femmes. Partout où nous allons, nous constatons que les femmes ne sont pas suffisamment informées de leurs droits ou que ceux-ci sont éclatés entre différents niveaux. Elles voient aussi trop souvent leurs droits grignotés ou carrément déniés et elles peuvent même avoir peur de les défendre ou de les revendiquer publiquement. C’est dans ce contexte que Vie Féminine a décidé de mettre l’accent, parmi ces priorités, sur la création d’un Ministère des Droits des Femmes au niveau fédéral.

Nous savons évidemment qu’il existe déjà un Ministère de l’Égalité des Chances qui travaille sur plusieurs dossiers importants pour nous. Ces dernières années, il a permis d’engranger certains résultats : plan national contre les violences, loi sur le « gender mainstreaming » et son application, projet de loi pénalisant le sexisme. Mais un Ministère de l’Egalité des Chances est loin de bénéficier de la légitimité, des moyens et de la visibilité nécessaires pour agir réellement sur la vie des femmes et sur toute la société.

En effet, malgré le développement d’un grand nombre d’outils (législations, sensibilisation, formation, études et statistiques), la « politique d’égalité des chances » n’a pas réussi à imposer une prise en compte systématique des inégalités structurelles entre hommes et femmes à tous les niveaux politiques (cfr. « 14 priorités pour 2014 ! Les chiffres »). Nous en avons particulièrement fait l’expérience sous cette législature à travers les mesures d’austérité qui touchent les femmes de manière spécifique. De plus, ces dernières années, les politiques d’égalité se transforment de plus en plus en politiques de « diversité ». Celles-ci noient les femmes parmi d’autres catégories discriminées : handicapé-e-s, immigré-e-s, homosexuel-le-s,… Or nous ne rappellerons jamais assez que les femmes ne sont pas une minorité ; elles sont la moitié de l’humanité. C’est pourquoi les inégalités qui les concernent doivent recevoir une visibilité et une attention renforcée.

Plus globalement, de nombreux dossiers concernant les femmes évoluent trop lentement : créances alimentaires, lutte contre les violences, individualisation des droits en sécurité sociale, prise en compte des charges familiales, sexisme au quotidien, etc. Il est grand temps de voir que derrière ces dossiers laissés en souffrance, il y a de nombreuses femmes dont les droits sont bafoués, dénigrés, rendus invisibles. Les témoignages que nous avons recueillis cette année dans le cadre de la Caravelle des Droits des Femmes vont également dans ce sens. Les femmes se heurtent à de nombreux obstacles pour faire valoir leurs droits : législations insuffisantes, droits inappliqués, pressions exercées par les institutions, non prise en compte de leurs réalités de vie, stéréotypes sexistes et illusion trompeuse que l’égalité entre hommes et femmes est désormais acquise, etc.

Actuellement, dans certains domaines, les progrès vers l’égalité des sexes sont en panne ou même menacés de recul: droits sociaux et droit au travail, partage des tâches dans la sphère familiale, droits liés à la famille, image des femmes dans l’espace public, etc. Or les progrès vers l’égalité entre hommes et femmes – qui sont profitables en réalité à toute la société – ne sont pas naturels, ils doivent nécessairement être portés par un engagement fort de nos élu-e-s et gouvernements !

Pour toutes ces raisons, nous appelons à la création d’un Ministère des Droits des Femmes de plein exercice[1] doté de moyens suffisants pour intégrer dans toute politique une attention aux impacts sur les droits des femmes et un objectif de réduction des inégalités structurelles. Ce ministère aurait aussi l’avantage de donner une plus grande visibilité à ces problématiques dans l’espace public et pourrait développer des stratégies concrètes et efficaces pour faire aboutir enfin les dossiers les plus urgents en collaboration avec les autres ministres du gouvernement.

Au cours de la campagne, Vie Féminine interpellera particulièrement les partis démocratiques pour connaître leur engagement vis-à-vis de cette revendication.

Tout état devrait avoir un mécanisme chargé de la promotion de la femme, qui soit la principale entité de coordination des politiques nationales. De tels mécanismes ont pour tâche essentielle d’appuyer l’intégration de la problématique hommes-femmes dans tous les secteurs et dans toutes les entités de l’État. Pour fonctionner efficacement, ces mécanismes nationaux doivent réunir les conditions ci-après :

  • a) Être situé au niveau le plus élevé possible de l’État et relever directement d’un ministre;
  • b) Être un mécanisme ou dispositif institutionnel qui facilite, comme il convient, la décentralisation de la planification, de l’exécution et du suivi en vue d’assurer la participation des organisations non gouvernementales et des collectivités depuis la base jusqu’au sommet;
  • c) Disposer de ressources financières et humaines suffisantes;
  • d) Pouvoir influer sur l’élaboration de toutes les politiques du gouvernement.

Extrait de « H. Mécanismes institutionnels chargés de favoriser la promotion de la femme », in : Déclaration et Programme d’action de Beijing, 4ème Conférence Mondiale sur les Femmes, ONU, 1995, p. 89-95, § 201.

Contacts :

Hafida Bachir – Présidente de Vie Féminine, presidente-nationale@viefeminine.be, 02/227.13.01, 0487/27.67.37

Cécile De Wandeler – Bureau d’étude, coord-etude-doc@viefeminine.be, 02/227.13.12

Jennifer Fileccia – Chargée de communication, communication@viefeminine.be, 02/227. 13. 28

Vie Féminine - Mouvement féministe d’action interculturelle et sociale
111, rue de la Poste - 1030 Bruxelles, secretariat-national@viefeminine.be, 02/227.13.00, www.viefeminine.be

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