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Non à un statut d’assistant-e- sexuel-le

(Bruxelles 26 septembre) Non à un statut d’assistant-e sexuel-le

Il n’existe pas d’un point de vue juridique [1] de droit à la sexualité. La mise en place d’un service d’assistant -e sexuel -le contre rémunération, porterait atteinte au principe de non marchandisation du corps humain. Cette démarche portée par la Ministre wallonne de la Santé auprès du gouvernement de la Fédération Wallonie Bruxelles est une atteinte à la dignité humaine.

Comme le signale le rapport de ASPH [2] , l’assistance sexuelle serait une belle utopie. D’après leur analyse, affirmer que l’assistance sexuelle est une bonne réponse au désert affectif ou à la souffrance et à la frustration physique de certaines personnes handicapées, est se tromper totalement de combat. Les raisons invoquées sont nombreuses, nous avons repris les suivantes:
* L’assistance sexuelle, si elle s’appuie sur le droit à l’Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS), doit en toute logique être proposée à toutes les personnes qui n’ont pas accès à la sexualité: les détenu-e-s, les personnes âgées, les personnes physiquement repoussantes, les SDF, etc.
* L’assistance sexuelle est une façon de se dédouaner d’un véritable plan d’action en matière d’inclusion des personnes handicapées dans la société.
* Malgré une bonne supervision des assistant-e-s sexuel-le-s, il est impossible de garantir l’absence totale d’abus pour ce type de prestation. Comme il n’est pas possible de garantir le consentement éclairé et l’exactitude du décryptage des besoins, notamment chez les personnes handicapées mentales.

La situation dans les pays qui ont développé cette pratique montre que peu de personnes ont été formées et que cela ne répond pas à une demande d’emploi.
Dans une interview, le défenseur international de la demande d’accompagnant-e sexuel-le pour les personnes handicapées, a déclaré que « l’expérience suisse était "frustrante" et même " catastrophique" ». Selon lui encore, les assistant-e-s sexuel-le-s engendrent des « déconvenues ». Il déplore le « fossé immense entre ce que certains hommes ont vu dans les cassettes porno et la réalité qui se présente à eux dans un accompagnement sexuel [3].

Nous rappelons quelques pistes pour améliorer l’accès à la sexualité :

  • - l’importance de mettre en place une éducation à la vie affective et sexuelle dès le plus jeune âge et adaptée aux besoins et aux formes de handicap ;
  • - de prévoir des aménagements pour des vies en couple ;
  • - d’élargir, grâce à des subventions, les missions des plannings comme référents en matière de vie sexuelle affective et sexuelle pour les personnes porteuses d’un handicap afin d’aider notamment les institutions, à accompagner leurs résidents, à sensibiliser les éducateurs et travailleurs, à participer à la mise en place de projets résidentiels respectueux de la vie sexuelle et affective des résidents ;
  • - de lutter pour une meilleure intégration des personnes handicapées dans la société, afin qu’elles aient une vie sociale comme tout un chacun, leur permettant de faire des rencontres amicales ou amoureuses.

Position de l’association « Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir »

[1Extrait du rapport d’information sur la prostitution en France à l’Assemblée Nationale avril 2011

[2Rapport du 2 mai 2012 Association Socialiste de la Personne Handicapée.2

[3Extrait de Prostitution et Société N°179 3

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