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Déclaration du LEF : Une gouvernance économique sans prise en compte les droits des femmes et de l’égalité femmes-hommes met en péril les objectifs d’inclusion de la stratégie Europe 2020

Le Lobby européen des femmes (LEF) contribue à la première mise en œuvre de la stratégie Europe 2020 au niveau national ainsi qu’à la mise en œuvre du premier Semestre Européen de coordination des politiques économiques, en mettant en évidence les implications qu’ont des politiques aveugles du point de vue du genre sur les femmes européennes, qui subissent déjà de plein fouet les effets de la crise et des mesures d’austérité. Le LEF formule trois recommandations pour l’intégration d’une perspective des droits des femmes et d’égalité entre les femmes et les hommes dans la gouvernance et la mise en œuvre de la stratégie 2020 aussi bien au niveau européen que national.

1. Intégrer une perspective des droits des femmes et d’égalité femmes-hommes dans la coordination de la politique économique

La situation des femmes en Europe se dégrade du fait de l’impact de la crise et des mesures d’austérité qui l’ont suivie. Les orientations données par la Commission européenne aux États membres pour la mise en œuvre de la Stratégie 2020 mettent l’accent sur de nouvelles réductions des dépenses publiques et risquent de ce fait de perpétuer cet impact négatif. Le LEF recommande que les orientations politiques données dans l’Examen Annuel de la Croissance prennent en compte la situation des femmes et leurs besoins et qu’une évaluation de l’impact, basée sur le genre, soit intégrée dans l’évaluation des politiques nationales et des développements macroéconomiques que sous-tend ce document. Les Programmes Nationaux de Réforme doivent également prendre en compte la situation et les besoins des femmes. Les femmes, en particulier des économistes féministes, doivent prendre part à la définition des politiques économiques au niveau européen et national. Des mesures contraignantes pour la représentation égale des femmes et des hommes à la prise de décision économique doivent également être prises.

2. Remédier aux inégalités femmes-hommes au travail et promouvoir une économie des soins aux personnes dépendantes

Les réformes du marché du travail proposées dans le cadre de la stratégie Europe 2020 et la préférence donnée à des mesures basées sur une logique de « couts-rentabilité » ne sont pas suffisantes pour combattre les inégalités persistantes entre les sexes dans le travail rémunéré et non rémunéré. Le LEF recommande que le temps passé en dehors de l’emploi rémunéré pour des raisons liées aux soins aux personnes dépendantes soit pris en compte dans le calcul de la retraite et demande qu’aucune proposition qui aggraverait le différentiel de retraites et de salaires et mettrait en péril l’indépendance économique des femmes, ne soit proposée sous le prétexte de consolidation fiscale. Les États membres doivent dans les programmes nationaux de réforme étudier la création potentielle d’emplois dans le secteur de l’économie des soins, et notamment créer activement de nouvelles infrastructures et des opportunités d’emplois de qualité dans le secteur des soins et améliorer les conditions de travail dans ce secteur. Le Conseil des ministres doit adopter sans délai la directive sur le congé de maternité telle que proposée par le Parlement européen (20 semaines de congé maternité et un congé de paternité, tous deux au salaire complet). De nouveaux objectifs chiffrés sur l’égalité salariale, les services de prise en charge des personnes dépendantes et le développement de l’entreprenariat des femmes doivent être adoptés.

3. Remédier à la pauvreté et à l’exclusion sociale des femmes

Les mesures d’austérité supplémentaires proposées dans l’Examen Annuel de la Croissance mettent à mal l’engagement de l’UE à réduire la pauvreté d’ici 2020 et vont très certainement contribuer à la féminisation de la pauvreté. Le LEF recommande que les objectifs de «croissance inclusive » de la Stratégie 2020, en particulier l’objectif de réduction de la pauvreté, soient pleinement intégrés dans le processus du semestre européen. Il faut également veiller à ce que les activités de la Plate-forme européenne contre la pauvreté incluent pleinement la perspective des droits des femmes. Enfin, il est nécessaire de garantir des droits individuels en matière de fiscalité et de protection sociale et d’introduire des indicateurs de pauvreté basé sur les individus et non sur les ménages, afin de rendre la pauvreté des femmes plus visible et donc, plus facile à combattre.

Télécharger la déclaration intégrale:

ewl spring council 2011 statement fr

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