France - Euro 2012 en Ukraine : l’industrie du sexe se prépare !
[Paris, 29 mai 2012] La Coordination française du Lobby européen des femmes (CLEF), qui représente 80 associations en France, en liaison avec les 2500 associations du Lobby Européen des Femmes (LEF), a fait de la lutte contre la prostitution et contre les violences faites aux femmes l’un des thèmes majeurs de son action et affirme une position abolitionniste, visant l’éradication de la prostitution et la pénalisation du client.
La CLEF ne saurait considérer comme une fatalité le développement des offres de prostitution autour de chaque événement sportif drainant un large public masculin, offres autorisées comme lors du dernier Mondial en Allemagne ou interdites comme en Ukraine, qui accueille dans quelques jours l’Euro de football.
L’Ukraine est pionnière en matière de lutte contre la traite des êtres humains, puisque elle l’a introduit dans son Code pénal dès 1998 ; le trafic de personnes, dont l’exploitation sexuelle, y est puni de 3 à 8 ans de prison, peine portée de 5 à 12 ans lorsque la victime est mineure. Le proxénétisme est visé par un article spécifique du Code pénal, qui prévoit des peines alourdies lorsqu’il est le fait de bandes organisées et qu’il concerne des personnes mineures.
Pourtant, en raison de la corruption de la police que dénoncent en vain les associations de défense des droits humains, les réseaux mafieux sont omnipotents, contrôlent de nombreux bordels clandestins et organisent le trafic des femmes à travers toute l’Europe.
Les victimes, par crainte de représailles, en dépit de la protection garantie par la loi, renoncent à dénoncer leurs souteneurs, dont les peines, notamment le versement d’indemnités de réparation, ne sont pas appliquées. Sur 1900 affaires transmises aux tribunaux entre 1998 et 2007, moins de 200 ont fait l’objet de condamnations.
La CLEF appelle le gouvernement ukrainien a lutter avec détermination contre les mafias et demande au Conseil de l’Europe de conduire une veille soutenue sur la situation ukrainienne en veillant à la stricte application de la Convention sur la lutte contre la traite des êtres humains, que l’Ukraine a signée le 17 novembre 2005.
La CLEF appelle également le gouvernement ukrainien à rappeler aux touristes présents à l’occasion de l’Euro de football que la prostitution est interdite sur son territoire. La CLEF demande enfin à l’UEFA d’utiliser tous ses moyens de communication pour appeler les supporteurs à avoir une attitude responsable lors de leur séjour en Ukraine.
Acheter du sexe, ce n’est pas un sport, c’est de l’exploitation !