At the national level

France : La vie sexuelle et affective des personnes handicapées doit se faire dans la dignité

[CLEF (Coordination française pour le LEF) et FDFA (Femmes pour le Dire Femmes pour Agir), Paris, le 8 février 2013] Les personnes handicapées veulent exercer leur liberté de choix de partenaire et pouvoir développer leurs propres relations amoureuses. La CLEF, Coordination française pour le lobby européen des femmes, s’engage pour un environnement les favorisant et respectueux de leur dignité. Le handicap ne déshumanise pas. Les personnes handicapées sont des personnes avec un corps, un cerveau, un sexe, des sentiments, des désirs, une pensée…

Jouer sur la commisération pour exprimer la détresse affective et sexuelle des personnes handicapées et y répondre par la marchandisation des corps en proposant des aidant(e)s sexuel(le)s est une fausse solution, réductrice et de facilité. Une fausse solution qui résulterait en une plus grande exclusion et invisibilité par la création d’un service spécifique pour « ces pauvres handicapés », ainsi marginalisés.

L’« achat de services sexuels » s’inscrit, selon la CLEF, dans la continuité de la prostitution, source de contraintes et de violences, domination du corps de l’autre par l’argent. Qu’est-ce qui justifierait que des femmes (la demande est essentiellement masculine) mettent encore une fois leur corps à la disposition des hommes, avec toutes les dérives potentielles que l’on connait. Après plusieurs années, cette pratique est d’ailleurs questionnée en Suisse et aux Pays Bas.

Faire venir au sein d’un service hospitalier, d’un centre ou d’une institution pour personnes handicapées, une ou un assistant-e- sexuel-le au même titre que le/la médecin, l’infirmier(ère), le/la kinésithérapeute ou l’aide-soignant(e) et rémunérer ses « services » serait passible de la loi contre le proxénétisme. De même que recourir à des personnes prostituées. Un « ajustement » de cette loi ne saurait être justifié alors que la France est engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes et le trafic des êtres humains.

Une solution serait plutôt que, dans les institutions, les rencontres entre deux personnes, les relations consenties entre pensionnaires soient autorisées et que des chambres soient mises à disposition des couples.

Changeons le regard de la société et ouvrons l’environnement afin de multiplier les opportunités de rencontres. Ainsi les personnes handicapées pourront gérer leur vie affective et sexuelle dans le respect de leur dignité et de celle de l’autre.

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