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La campagne GEAR appelle a un dialogue structuré entre ONU Femmes et les associations de femmes

[New York, le 29 mai 2012] DECLARATION Lors de la réunion du Conseil d’administration de l’ONU Femmes 29 Mai – 1er Juin 2012

Présidente,

Nous vous remercions de nous donner l’opportunité de prendre la parole au nom de la Campagne pour la Réforme de l’architecture de l’égalité des genres (GEAR), un réseau mondial de plus 300 groupes dédiés aux droits des femmes, au développement, ainsi qu’aux droits humains et à la justice sociale, qui, au prix de quatre années de travail en collaboration avec les Etats Membres et le secrétariat de l’ONU, a permis la création de l’ONU Femmes. La Campagne GEAR et ses membres s’engagent à poursuivre le dialogue avec la nouvelle entité afin de réaliser son plein potentiel et de mettre en oeuvre les promesses que l’ONU a faites aux femmes il y a de nombreuses années.

La Campagne GEAR a plaidé en faveur du renforcement des partenariats entre la société civile et l’ONU Femmes aux niveaux national, régional et mondial. Aujourd’hui, nous avons la grande joie d’apprendre la nomination des membres du Groupe consultatif mondial de la société civile créé par la Présidente de l’ONU Femmes et la composition de groupes régionaux et nationaux. Cela démontre le respect des engagements pris par l’ONU Femmes quant à la participation de la société civile. Tandis que l’ONU Femmes se développe, nous espérons qu’elle saura instaurer un dialogue étroit avec les groupes consultatifs à un niveau national, régional et mondial afin de répondre aux enjeux qui freinent encore la pleine réalisation des droits humains des femmes.

La Campagne GEAR a également recommandé que l’ONU Femmes crée des Groupes de travail thématiques (Thematic Working Groups, TWGs) aux niveaux régional et mondial comme autant de mécanismes d’implantation, afin que l’expertise des défenseur-e-s des droits des femmes contribue à définir le développement et la mise en oeuvre du programme de l’ONU Femmes. De plus, GEAR croit fermement que l’ONU Femmes pourrait se servir efficacement des Experts thématiques indépendants (Independent Thematic Experts, ITEs) de la société civile, qui pourraient, en tant que conseillers, se charger d’analyser les questions et situations spécifiques aux droits des femmes. Nommés par l’ONU Femmes et chargés de missions spécifiques, ces Experts pouvant servir de trait d’union entre les groupes thématiques de travail des OSC et le Bureau exécutif devraient bénéficier de l’appui administratif de l’ONU Femmes.

Le rapport sur la nouvelle architecture régionale de l’ONU Femmes (UNW/2012/5) note la nécessité d’une communication plus efficace entre quartiers généraux et bureaux régionaux et nationaux afin de veiller à ce que les transitions aient lieu simultanément. GEAR reconnaît qu’il est urgent d’agir et exhorte l’ONU Femmes à mettre au point une communication plus efficace et
rapide, et développer le dialogue avec la société civile dans toutes les dimensions de son travail thématique et national.

Nous remercions tous les donateurs actuels, et particulièrement ceux ayant augmenté leurs apports à l’ONU Femmes cette année. Mais nous appelons les Etats Membres, et notamment les membres du Bureau exécutif, à relever le niveau de soutien à l’Entité et à respecter leurs engagements. Nous remarquons avec surprise que certains membres du Bureau ne se sont pas engagés à fournir de l’argent à l’ONU Femmes pour l’année 2012. Nous prions tous les donateurs d’augmenter leurs contributions, et rappelons aux Etats Membres qu’il est essentiel d’accroître considérablement les aides financières pour s’assurer que l’ONU Femmes parvienne à jeter des bases solides pour son avenir. Pour remplir son mandat et consolider son architecture régionale, l’ONU Femmes a besoin d’un engagement plus fort de la part de tous les pays.

Nous reconnaissons également la nécessité de multiplier les sources de financement pour l’ONU Femmes afin d’intégrer de nouveaux donateurs, tels que les banques régionales de développement et le secteur privé. En ce qui concerne le secteur privé, il importe de : (1) s’assurer que les organismes contributeurs ne portent pas atteinte aux droits humains, y compris aux droits des femmes, et (2) que les fonds qu’ils donnent soient reçus et gérés intégralement par l’ONU Femmes, sans participation ou influence de l’organisme privé.

La Campagne accueille favorablement la révision de l’architecture régionale effectuée par l’ONU Femmes et constate le besoin d’agir sur les principales préoccupations que la révision a identifiées (paragraphe 14). Nous encourageons l’ONU Femmes à poursuivre la consolidation de son infrastructure nationale et régionale, et de développer la constitution des groupes consultatifs régionaux et nationaux afin de promouvoir un dialogue efficace entre l’état et les organisations de la société civile à l’échelle nationale et régionale au fur et à mesure que les nouveaux procédés et programmes sont mis en place.

Nous invitons l’ONU Femmes à défendre fermement les droits des femmes lors des grands évènements de l’ONU à venir, notamment aux évaluations de Rio +20 et Le Caire +20, ainsi qu’au 20ème anniversaire de la conférence de Beijing qui aura lieu en 2015, au 15ème anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, et lors du Sommet des Nations Unies sur la révision des OMD. L’ONU Femmes devrait également favoriser la participation structurée et opportune des femmes dans la société civile lors des consultations des Nations Unies sur le cadre de développement de l’après 2015.

Les groupes de défense des droits des femmes participent en outre à des discussions concernant les propositions pour une 5ème Conférence mondiale sur les femmes en 2015. Nous partageons le souhait de marquer le 20ème anniversaire de la conférence de Beijing de façon à ce qu’il existe un ferme réengagement à atteindre ses objectifs ainsi que la mise en oeuvre de son agenda. Nous voulons toutefois aussi nous assurer que la Plateforme d’Action de Beijing reste la référence en matière de réalisation des droits humains des femmes, et qu’elle ne soit ni remplacée ni renégociée. Nous sommes également concernées par la quantité de ressources (le temps et l’argent) requise par la Conférence mondiale sur les femmes, à un moment où l’ONU Femmes est encore sous-financée et de nombreuses organisations de femmes sont sous le coup du ralentissement économique actuel. Par conséquent, nous suggérons que le secrétariat et l’ONU Femmes convoquent des discussions informelles en consultation avec la société civile, lors de rassemblements tels que RIO +20 et Le Caire +20, sur le type de commémorations de Beijing susceptibles de s’avérer les plus efficaces et de contribuer à la fois à l’égalité des genres dans le processus des Nations Unies lié à l’après 2015.

Enfin, nous nous félicitions de ce que l’ONU Femmes a demandé à coparrainer l’UNAIDS tel que préconisé par les groupes de femmes.

La Campagne GEAR entend poursuivre son dialogue avec l’ONU Femmes et les membres de son Bureau exécutif vers la réalisation de ses objectifs et la mise en oeuvre de sa planification stratégique. Nous sommes particulièrement désireuses de contribuer à étendre la présence sur le terrain de l’ONU Femmes à un niveau national et régional, et espérons que ce travail essentiel bénéficiera d’un financement accru.

Présidente, je vous remercie de votre attention.

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