PARIS – Jouez le jeu, soyez fair play, dites non à la prostitution, a demandé mardi la Coordination française pour le lobby européen des femmes (Clef), invitant l’Ukraine à rappeler aux touristes présents pour l’Euro de football que la prostitution est interdite sur son territoire.
La Clef rappelle que l’Ukraine est pionnière en matière de lutte contre la traite des êtres humains, puisque elle l’a introduite dans son code pénal dès 1998. Le proxénétisme est visé par un article spécifique du code pénal, qui prévoit des peines alourdies lorsqu’il est le fait de bandes organisées et qu’il concerne des personnes mineures.
Pourtant, en raison de la corruption de la police que dénoncent en vain les associations de défense des droits humains, les réseaux mafieux sont omnipotents, contrôlent de nombreux bordels clandestins et organisent le trafic des femmes à travers toute l’Europe, déplore l’association féministe.
La Clef appelle le gouvernement ukrainien à rappeler aux touristes présents à l’occasion de l’Euro de football que la prostitution est interdite sur son territoire, et demande à l’UEFA d’utiliser tous ses moyens de communication pour appeler les supporteurs à avoir une attitude responsable lors de leur séjour en Ukraine.
Pour l’association, qui prône l’abolition de la prostitution, l’Euro 2012 doit rester un événement sportif de compétitions dans le respect de soi et des autres et non le synonyme de l’asservissement humain.
Malgré l’illégalité de la prostitution en Ukraine, cette ex-République soviétique compte entre 52.000 et 83.000 prostituées, dont quelque 11.000 à Kiev, selon des estimations de la branche ukrainienne de l’ONG internationale Alliance VIH/Sida.
L’Ukraine est actuellement le pays le plus touché d’Europe par le sida, avec une prévalence du VIH parmi les adultes de 0,54%. Les prostituées figurent parmi les groupes les plus affectés: 24% d’entre elles sont séropositives à Kiev, et près de 38% à Donetsk, selon une étude réalisée en 2011 par cette organisation.
