[Bruxelles, 28 mai 2013] C’est aujourd’hui la journée internationale d’action pour la santé des femmes. Pour l’occasion, la Plateforme pour promouvoir la Santé des Femmes (PPSF), en collaboration avec le Ministère belge de la Culture, de l’Audiovisuel, de la Santé et de l’Égalité des chances, organisait un séminaire avec l’ensemble des acteurs/trices belges, afin de réfléchir ensemble à comment intégrer l’approche du genre dans les concepts et les actions de promotion de la santé pour réduire les inégalités sociales de santé.
Cette journée s’inscrit dans le travail initié par les Rencontres internationales femmes et santé (RIFS), dont la 11ème édition s’était tenue en septembre 2011 à Bruxelles. Lors du séminaire ce matin, l’ensemble des associations qui avaient organisé ou soutenu ces Rencontres ont fait part des éventuels changements que le travail des RIFS a induit dans leurs questionnements, leurs pratiques, leurs partenariats, afin de faire un état des lieux collectif de la question de la santé des femmes en Belgique et dans le monde. Le séminaire visait aussi à analyser plus en détail la question des violences faites femmes, étant donné que ces violences masculines, dans toutes leurs différentes formes (sociétales, institutionnelles, familiales) constituent un déterminant de santé.
Le LEF a envoyé un message aux organisatrices du séminaire, pour réitérer son soutien et présenter dans quelle mesure son travail inclut les réflexions sur les liens entre violences faites aux femmes et santé des femmes. Le LEF avait été partenaire des Rencontres Internationales Femmes et Santé, en septembre 2011, et y avait organisé deux ateliers, l’un sur les violences faites aux femmes, et l’autre sur la prostitution. Le LEF avait aussi organisé une conférence au Parlement européen pour y apporter les revendications des femmes du monde entier en termes de violences et santé.
« C’est ce lien entre santé et violences faites aux femmes qui a fait la force politique de ces Rencontres Internationales. Les Rencontres ont en particulier alerté sur les violations des droits sexuels des femmes, que l’on constate tous les jours en Europe (en ce moment en Espagne et en Irlande, pour ne citer que deux exemples…). Pour le LEF, toute violation des droits sexuels des femmes s’inscrit dans le continuum des violences faites aux femmes, et c’est pourquoi nous allons renforcer cette année notre position sur les droits sexuels des femmes, pour interpeller les institutions européenne sur la prise en compte d’une perspective féministe de la santé dans l’objectif d’égalité femmes-hommes.
La prise de pouvoir des hommes et du patriarcat sur la sexualité, le corps et la santé des femmes doit être combattue, et encore plus aujourd’hui, dans un contexte de commercialisation à outrance, que ce soit des corps des femmes – je fais référence ici à la prostitution et aux mères porteuses – , ou de leur santé, comme on le constate avec la surmédicalisation des cycles de vie des femmes. N’oublions pas non plus que toute forme de violence masculine a un impact à moyen et long terme sur la santé des femmes, et c’est pourquoi les liens entre droits des femmes, santé et violences doivent toujours être rappelés. »
Pour le LEF, les actes de la 11ème RIFS sont un très bon outil pour adresser la question de la santé des femmes d’un point de vue politique, avec une analyse féministe. Les RIFS ont aussi montré l’importance de la solidarité entre toutes les femmes, d’où qu’elles viennent et quels que soient leurs besoins spécifiques. Le LEF espère que les recommandations des 11ème RIFS continueront d’être diffusées, pour apporter un changement durable dans les politiques de santé, à tous les niveaux, avec une perspective féministe renforcée.
Vous trouverez le programme sur cette page web.
